Publié dans Economie

Mode de paiement archaïque - Visa propose des alternatives moins coûteuses pour Madagascar

Publié le mardi, 08 juillet 2025

L’accès aux paiements digitaux reste un luxe que peu de gens peuvent se permettre à Madagascar. C’est ce constat que l’étude menée par Visa sur les modes de paiement à Madagascar a été exposé hier au Radisson Blu. Malgré une population jeune, dynamique et massivement connectée via le mobile money, avec un taux d’utilisation de 73 % pour MVola, seuls 3 % des commerçants acceptent les paiements par carte, et à peine 18 % de la population détient un compte bancaire. L’un des chiffres les plus marquants étant un seul terminal de paiement pour 7 000 habitants. « Si tout le monde voulait payer par carte aujourd’hui, ce serait l’émeute devant les caisses », ironise un commerçant d’Analakely.

Ce faible taux d’équipement est un frein majeur à l’expansion des paiements numériques, alors que 63 % des transactions s’effectuent encore physiquement. Et pourtant, le potentiel est immense : la jeunesse du pays est avide d’innovation, mais attend des solutions accessibles et adaptées. « Actuellement, seules 700 000 cartes sont actives sur tout le territoire », déplore Evrard Nezeko, consultant senior chez Visa, qui pointe aussi un taux d’activation de seulement 33 %, bien en dessous des standards régionaux (70 à 80 %). Face à cette réalité, Visa propose des alternatives comme les cartes virtuelles et des solutions moins coûteuses que les TPE classiques, déjà testées avec Orange et Mvola. Mais encore faut-il former les marchands, harmoniser les commissions bancaires, et surtout, regagner la confiance des usagers.

Inclusion

Au-delà des infrastructures, l’inclusion financière reste le grand défi. Selon l’étude menée par Visa, seuls 30 % des Malagasy combinent services bancaires et mobile money. Et la perception reste un obstacle de taille : 65 % pensent qu’il faut « beaucoup d’argent » pour ouvrir un compte, 27 % ne comprennent même pas le fonctionnement d’une banque. Résultat, le cash reste roi, même à Antananarivo, où 34 % des habitants déclarent préférer les espèces. Pourtant, les efforts ne manquent pas : les banques commencent à proposer des solutions pour les PME, avec du suivi de dépenses ou des programmes de fidélité. Le Gouvernement s’implique aussi à travers l’éducation financière et en promouvant les paiements digitaux pour les services publics. « Madagascar a tous les ingrédients pour réussir sa transition numérique », insiste Christian Mbonampeka, directeur de Visa pour les îles de l’océan Indien. Le défi est désormais d’unifier les efforts. Former les commerçants, adapter les outils aux réalités locales comme l’USSD, le SMS et les cartes prépayées, améliorer la sécurité, et surtout, bâtir un environnement de confiance. Car comme le rappelle un cadre bancaire : « Tant que les gens auront peur de se faire voler leur argent sur Internet, ils resteront au cash ». Madagascar est peut-être une goutte dans l’océan numérique africain, mais si tous les acteurs avancent ensemble, cette goutte pourrait bien déclencher une onde de changement.

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Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

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